Les femmes de la DGE, portrait #12 : Anh Tuc Nguyen
Afin de mettre à l’honneur les femmes qui font la DGE, la direction lance une série de portraits d’agentes passées et actuelles. Ce mois-ci, on s'intéresse au parcours d'une ancienne agente du service de l'économie numérique, Anh Tuc Nguyen, qui a depuis rejoint la Banque des Territoires.
Les femmes de la DGE, portrait #12
Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous avait amenée à la DGE ?
Avant de rejoindre la Direction générale des Entreprises (DGE) en 2018, j’ai travaillé pendant huit ans dans le secteur des télécommunications, dans le privé comme le public. Avec une bonne vision de l’ensemble des sujets réglementaires, je souhaitais poursuivre ma carrière dans ce secteur, tout en m’orientant vers un poste avec une dimension « terrain », au contact des entreprises.
Je suis ainsi arrivée à la DGE comme chargée de mission puis cheffe de projets « réseaux et cas d’usage 5G ». J’étais alors la seule femme de l’équipe. Ensemble, nous avons mis en œuvre la Stratégie d’accélération 5G avec le lancement de nombreux appels à projets, la sélection de projets innovants et le soutien aux entreprises via les plans France Relance puis France 2030.
Je travaille depuis quelques mois à la Banque des Territoires (une direction de la Caisse des Dépôts), comme « investisseur infrastructures numériques », où je suis chargée, entre autres, d’identifier les « pépites » françaises dans le domaine de la 5G afin de les soutenir via des investissements. Une belle continuité de mon poste à la DGE, avec qui je continue de faire le lien !
Qu’avez-vous le plus apprécié dans votre poste à la DGE ?
Avant tout, le contact avec les entreprises, qui permet de se tenir à jour des innovations du secteur des télécoms et d’avoir une bonne connaissance de l’écosystème. Mais aussi, le sentiment d’utilité lorsque l’on voit l’impact des actions menées : on constate, par exemple, aujourd’hui les retombées positives du plan de relance et de ses appels à projets avec le déploiement d’infrastructures, la conquête de marchés européens, etc.
Enfin, mon expérience à la DGE n’aurait pas été la même sans mes collègues et les interlocuteurs avec lesquels j’ai eu l’occasion de travailler. Nous avons puisé collectivement dans nos ressources pour donner le meilleur de nous-mêmes pour l’intérêt public, parfois dans des situations exceptionnelles (la crise sanitaire, le confinement...), avec, en prime, la gestion des enfants à la maison pour certains. Cette implication et cette entraide m’ont beaucoup inspirée.
Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?
Plus ma carrière avance et plus je prends conscience de l’importance de ce sujet ! Plus jeune, j’avais cette vision idéaliste que seule mon expertise comptait pour avancer. Avec les années d’expérience, je me rends compte que l’évolution professionnelle des femmes se confronte à des obstacles, et dans certains secteurs en particulier... comme celui des technologies numériques, qui est encore majoritairement masculin.
Il faut dire que mon profil n’est pas similaire à ceux que l’on trouve autour de la table : je suis une femme, qui plus est étrangère, avec un accent asiatique.
Sans compter le congé maternité et la vie de jeune parent, qui peuvent représenter des freins dans la carrière de beaucoup de femmes.
Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière ?
Je note une prise de conscience générale sur le sujet, ce qui facilite notamment la vie des jeunes parents, bien que cela soit variable selon la hiérarchie.
Il ne s’agit plus d’un « non-sujet » ou d’un sujet individuel, mais bien d’une problématique au niveau institutionnel, ce qui libère la parole et permet autant de dénoncer les comportements discriminatoires, que de saluer ceux qui sont exemplaires.
Même s’il reste du chemin à parcourir sur l’égalité salariale et la représentation féminine dans les postes à responsabilité, j’ai constaté la mise en œuvre d’actions concrètes pour améliorer le statu quo.
Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?
Je félicite la mise en place de l’initiative DG’Elles (NDLR : le réseau de femmes de la DGE), à laquelle j’ai eu la chance de prendre part. Le fait qu’un tel dispositif soit initié par Thomas Courbe, le Directeur général, permet de donner de la visibilité aux enjeux d’égalité entre les femmes et les hommes. DG’Elles a lancé de très belles actions pour promouvoir la place des femmes au sein de la DGE, par exemple, le mentorat et les séances de coaching dédiées aux femmes.
La présence équilibrée hommes-femmes à des postes à responsabilité serait, selon moi, la meilleure façon d’inspirer les autres femmes, et de renforcer leur sentiment de légitimité à prétendre à de tels postes.
Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes. Quelle est votre première mesure ?
Je rendrais la durée du congé paternité égale à celle du congé maternité. Cela permettrait d’envoyer un signal fort à la société et aux entreprises : celui de dire que les hommes ont un rôle à jouer dans la parentalité aussi important que celui des femmes. La manière la plus saine de faire avancer la question de l’égalité est d’en faire un sujet commun entre hommes et femmes.
Une figure féminine qui vous inspire ?
Beaucoup de femmes m’inspirent, comme Christine Lagarde ou Michelle Obama, mais j’aimerais citer particulièrement Emma Delfau (NDLR : ancienne cheffe du Service du tourisme, du commerce, de l'artisanat et des services de la Direction générale des Entreprises). Elle était mon mentor dans le cadre du dispositif DG’Elles. Au-delà de son efficacité professionnelle, elle était fortement attachée à préserver et à promouvoir l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle ! Nos discussions m’ont beaucoup inspirée et décomplexée sur mon rôle de mère et de femme active.
Votre conseil aux femmes de la DGE ? Aux futures agentes ?
Être sûre de la valeur du travail que l’on produit, et oser poser ses conditions en faisant connaitre, par exemple, ses contraintes horaires dès le début, pour évoluer dans un environnement transparent et serein. Cela normalise les choses et contribue à donner l’exemple à d’autres. Et aussi, soigner son réseau !
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Mis à jour le 08/12/2022