La DGE publie un « Panorama des fonds de capital-risque deep tech »
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La DGE dévoile les résultats d’une enquête conduite entre juillet et septembre 2020 auprès de sociétés en gestion de capital-risque investissant en deep tech.
La Direction générale des Entreprises (DGE) publie ce mercredi 17 février les résultats d’une enquête menée en collaboration avec le Secrétariat Général Pour l’Investissement (SGPI) et la Direction Générale du Trésor entre juillet et septembre 2020 auprès d’une trentaine de sociétés de gestion de capital-risque investissant en deep tech. La publication de cette étude se fait dans le prolongement du plan tech présenté par Bruno Le Maire et Cédric O en juin.
Dans la continuité du plan tech
Le développement des entreprises technologiques est un des enjeux majeurs pour assurer la compétitivité économique de la France et de l’Europe. C’est la raison pour laquelle la France a fait du développement et de la structuration du marché du capital-investissement une de ses priorités depuis plusieurs années, en particulier au travers des Programmes d’investissements d’avenir qui ont consacré 9,2 milliards d’euros aux fonds propres.
Depuis deux ans, l'État s'attache à favoriser le développement de la deep tech, en soutenant non seulement les entreprises et filières existantes, mais aussi l’émergence de nouveaux acteurs. C'est tout le sens du plan deep tech lancé en 2019. Ce plan s'appuie sur des moyens nouveaux avec le Fonds pour l'innovation et l'industrie, doté de 10 milliards d’euros et le Programme d’investissements d’avenir.
Le secteur bénéficie aussi d’un cadre rénové avec la loi PACTE et de la loi de programmation pour la recherche (LPPR). Ces lois renforcent les passerelles entre la recherche publique et l'entrepreneuriat.
Les principaux enseignements de l’étude
Plusieurs faits saillants ressortent de cette étude, à commencer par une forte dynamique en termes de fonds levés sur ce segment qui connaît une accélération sensible depuis 2015, avec un taux de croissance annuel moyen de 60 %, plaçant la France au second rang en Europe.
Signe de ce développement, la plupart des sociétés de gestion interrogées prévoient de lever un nouveau fonds d’ici 2023 et d’étendre le spectre de leur intervention, dans la plupart des cas vis-à-vis de stades plus tardifs. Ces levées s’élèveraient à 5,9 milliards d’euros d’ici 2023 avec une moyenne de 292 millions d’euros par levée.
En termes de spécialisation, le secteur de la santé – HealthTech qui englobe les dispositifs médicaux (Medtech) et les biomédicaments (Biotech) – apparaît très représenté, atteignant 27 % de la somme des enveloppes deep tech (respectivement 14 % et 13 % par domaine). Il est suivi par le numérique (IA, certaines activités de software comme la cybersécurité et le hardware), qui représente environ 21 % de la somme des enveloppes deep tech.
Ce panorama révèle toutefois plusieurs faiblesses structurelles. La première concerne en début de chaîne le profil même des entrepreneurs français de la deep tech marqués par une culture avant tout technophile, manquant parfois de connexion avec les enjeux du marché. La conciliation de ces deux dimensions est indispensable au développement de ces secteurs, en particulier en l’absence de réseaux structurés de business angels pouvant servir de mentors. De ce fait, l’accompagnement des entrepreneurs est indispensable.
L’impact de la crise du Covid-19
L’étude a également permis de jauger les premiers impacts de la crise du Covid-19, avec toutes les précautions qui s’imposent dans un contexte de forte volatilité.
Ainsi, alors que les premiers indices recensés en mars-avril 2020 tendaient à indiquer une contraction des levées de fonds, les entretiens menés dans le cadre de cette étude amènent à nuancer ce discours. Le marché reste, en effet, dynamique en termes de flux d’affaires, avec des acteurs, notamment étrangers, qui cherchent à se positionner de façon agressive sur le marché français, entraînant dans certains cas une hausse des valorisations des start-up. Les secteurs de la BioMedTech ou du numérique en particulier ont bénéficié d’un phénomène d’accélération. Les baisses de valorisation observées dans les autres secteurs se cantonnent en moyenne autour de 10 % sur la période considérée.
L’intervention de l’État durant cette période et au-delà en matière de structuration des écosystèmes deep tech a été saluée, avec toutefois des inquiétudes quant à l’endettement des start-up.
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Mis à jour le 22/02/2021