Portraits de femmes de la DGE #31 : Nathalie Paugam
20/09/2024
Après 15 ans au ministère des Armées, Nathalie Paugam a rejoint la DGE en 2022. Elle est actuellement cheffe de projets « Interceptions légales » au Commissariat aux communications électroniques de défense, service à compétence nationale rattaché au Service de l’économie numérique.
Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de venir à la DGE ?
Ingénieure en microélectronique et télécommunications, j’ai travaillé au ministère des Armées pendant plus de 15 ans avant de rejoindre la DGE. Mon parcours est purement scientifique, j’ai choisi cette orientation en fonction de mes passions et intérêts, ce qui était peu commun pour une fille à mon époque. Comme je voulais devenir pilote d’hélicoptère, il était utile d’avoir une bonne connaissance de la partie technique et c’est également ce qui m’a attirée au ministère des Armées. Je cherchais un poste qui corresponde à mon envie de servir et d’être utile. En 15 ans, j’ai évolué en interne et travaillé dans beaucoup de domaines, autant dans l’audiovisuel, la radio, la vidéo : c’était très varié.
Mon recrutement à la DGE est arrivé à un moment où je commençais à avoir envie de voir autre chose. C’était une belle opportunité qui m’a permis de sortir du monde de l’électronique et de retourner du côté télécom, qui était au cœur de mes études.
Dites-nous en plus sur votre poste et vos missions.
À la DGE, en tant que cheffe de projets « Interceptions légales » au Commissariat aux communications électroniques de défense (CCED), je prends de la hauteur et je ne fais plus uniquement de la réalisation technique mais de la gestion de projets dans l’univers technique des télécoms. Je suis principalement en charge de projets d’automatisation, de qualité de service et de systèmes communicants. Je fais de la coordination entre les ministères de l’Intérieur, de la Justice, les services du Premier ministre et les opérateurs. Je participe régulièrement aux astreintes du pôle des communications d’urgences, ce qui pimente le quotidien !
Sur la partie automatisation et qualité, j’aide les opérateurs à améliorer les services qu’ils rendent, à faciliter leur traitement en interne et à faire en sorte que les services enquêteurs, officiers de police judiciaire ou services de renseignement aient rapidement les informations dont ils ont besoin. Par exemple, j’ai travaillé sur la mise en œuvre d’un moyen sécurisé et automatisé qui permette aux opérateurs de répondre à des demandes de prestations spécifiques de manière formatée et quasiment immédiate. Cette tâche, qui était réalisée manuellement par les opérateurs, est désormais automatisée, permettant un gain de temps, de sécurité et une réduction des erreurs humaines. Ce système a notamment été important lors des Jeux olympiques et paralympiques où il fallait être très réactif et éviter les déplacements des opérateurs.
Au CCED, nous sommes environ 35 agents. Une partie s'occupe des communications d’urgence (le 15, 17, 18, 112, FR-ALERT etc.) et l’autre pôle des interceptions légales, relatives aux interceptions de correspondances et à la fourniture de données de connexion (dans le cadre de réquisitions judiciaires, d'interceptions de sécurité et de demandes d’accès administratif aux données de connexion).
Le monde des télécommunications n’est pas figé, les technologies évoluent ainsi que les besoins des administrations. Le CCED est continuellement challengé et a pour rôle de coordonner, financer et mettre en place ces systèmes mais aussi d’influer sur les standards et les normes en la matière (ETSI, 3GPP, etc.). Nous coordonnons et accompagnons également les opérateurs télécoms dans leurs obligations légales. Nous travaillons ensemble pour mettre en place des systèmes homogènes permettant de réaliser les réquisitions judiciaires, administratives et de sécurité pour les différentes administrations.
Au sein du service de l’économie numérique de la DGE, nous sommes régulièrement en lien avec les juristes, toujours dans cette optique de faire évoluer le code des postes et des télécommunications électroniques. À mesure que les technologies évoluent, les lois doivent également suivre. Je suis moins en contact avec les agents des autres services de la DGE. Mes principaux interlocuteurs sont les opérateurs et j’échange beaucoup en interministériel avec les ministères régaliens.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre fonction ? À la DGE ?
J’apprécie le fait de participer à la coordination de projets interministériels concrets qui contribuent à la sécurité et à l’instruction des affaires judiciaires de notre pays. Au quotidien, nous devons constamment relever des défis liés aux évolutions des télécommunications afin de maintenir l’accès aux données pour les obligations légales. J’aime également la bienveillance et la cohésion du CCED, ce qui facilite l’intégration et le travail d’équipe.
À la DGE, les équipes sont jeunes, les profils très variés, il y a une diversité impressionnante. J’apprécie de voir que le mode projet est fortement encouragé, ce que je connais bien, même si je le fais de façon plus concrète et d’un point de vue technique. J’ai toujours été dans un univers plus technique que politique ou économique, c’est un autre monde que je découvre à la DGE et qui est aussi différent du ministère des Armées. Mon ancienne activité l’était également mais c’est bien de changer pour découvrir autre chose, cela permet d’ouvrir son esprit, de se remettre en question et de progresser.
Un conseil aux femmes qui liront votre portrait ?
Trouvez ce qui vous anime, croyez en vous et foncez ! Tout est possible, si vous vous en donnez les moyens, vous y arriverez, même si l’on vous dit que vous n’en êtes pas capable. Il ne faut pas écouter les autres mais juste croire en soi et y aller !
Mis à jour le 20/09/2024