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Portraits de femmes #34 : Astrid Even

Astrid Even a rejoint la DGE en 2020. Elle est actuellement Directrice de projets mode, luxe et biens de consommation au Service de l’industrie (SI).

Publié le : 16 déc 2024

Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de venir à la DGE ?

J’ai une formation de juriste en propriété intellectuelle et création numérique. J’ai choisi cette voie car la protection de la création et des savoir-faire m’intéressait particulièrement. J’ai découvert le métier de juriste au sein de cabinets d’avocats, chaînes de télévision et cabinets de conseil.

En 2015, j’ai rejoint le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA, devenu Arcom) où je suis restée cinq ans. Cette expérience m’a permis de voir un autre aspect du secteur de l’audiovisuel. Je travaillais dans le domaine de la régulation des chaînes de télévision, sur des sujets comme le soutien à la production française et européenne, l’indépendance de l’information ou l’accessibilité des programmes, à une époque où la concurrence avec les plateformes numériques était de plus en plus forte. Travailler directement au sein du régulateur de l’audiovisuel c’est avoir une vision large des enjeux de diffusion des contenus auprès des publics et accompagner également le lancement de nouvelles chaînes. Je pense notamment à tout le travail mené pour permettre l’arrivée de la première chaîne d’e-sport en France. 

En 2020, je suis arrivée au Service de l’économie numérique (SEN) et ai intégré le Pôle régulation des plateformes numériques de la DGE. Cette équipe pilotait notamment la task force interministérielle (sept ministères, quatre autorités de régulation) chargée de définir la position de la France sur la régulation des plateformes et de négocier les réglementations européennes Digital markets act (DMA) et Digital services act (DSA). Les missions et le fait de travailler dans un ministère et plus particulièrement à la DGE, direction innovante, ce qui était une découverte pour moi, m’attiraient.

J’ai ensuite été coordinatrice structurelle auprès du chef du SEN. La démarche de création de ce nouveau poste, de définition des besoins auxquels il devait répondre car il y a beaucoup de sujets transverses au SEN, les aspects de communication et de diffusion de la connaissance étaient très stimulants. J’ai particulièrement apprécié le fait de collaborer avec un grand nombre d’agents, au SEN et en dehors. 

Dites-nous en plus sur votre poste actuel et vos missions.

Cela fait un an et demi que j’ai rejoint le Service de l’industrie, en tant que Directrice de projets mode, luxe et biens de consommation qui correspond bien à mon goût pour la création, fil conducteur de mes différentes expériences. Je suis des sujets qui vont du vêtement au sac à main, au parfum, du meuble de cuisine aux verres ou encore le vélo, par exemple, que je gère du point de vue de la production. Il y a aussi de forts enjeux de création et de défense des droits de propriété intellectuelle qui peuvent être traités par le Ministère de la Culture ou la DGE. 

Sur l’aspect industriel, il y a tout un travail de compétitivité des entreprises françaises, de réindustrialisation qui participe au développement des territoires, à la création d’emploi et à la transmission des savoir-faire. Nous parlons aussi de la diminution de l’empreinte environnementale des biens de consommation, par exemple en aidant les entreprises à améliorer leur processus de fabrication avec la décarbonation ou la sobriété hydrique et aussi de création de produits écoresponsables grâce au recyclage. Ce sont vraiment des sujets que je trouve passionnants, avec de fortes attentes des consommateurs et de beaux projets qui se créent en France.

Nous menons ce travail au quotidien avec mon équipe en élaborant des plans d’actions pour répondre aux ambitions nationales de réindustrialisation verte et en participant aux travaux règlementaires notamment au niveau européen. Par exemple, en 2024, il y a eu le lancement de la filière économique du vélo en France, le soutien à la décarbonation des transports grâce à la réindustrialisation du vélo avec l’appui d’un appel à projets France 2030 ou encore la mobilisation de la DGE sur les enjeux de lutte contre la fast fashion.

Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre fonction ? À la DGE ?

L’agilité intellectuelle nécessaire pour passer d’une problématique propre à une filière à une autre, car le périmètre que couvre mon poste est très divers, et la variété d’interlocuteurs, qu’ils viennent du public ou du privé. 

Ce qui est également propre à la direction et qui me plaît particulièrement, ce sont les instances d’échanges mises en place avec les entreprises et les fédérations pour évoquer les enjeux de leur secteur. Les comités stratégiques de filière permettent d’instaurer un dialogue concret avec l’Etat sur des sujets clés et de favoriser les coopérations entre les acteurs économiques. Nous avons aussi des centres techniques industriels et des comités professionnels de développement économiques où les objectifs sont de mener des projets communs pour l’ensemble des filières dont ils ont la charge (habillement, ameublement, etc.). Ces instances où le financement est mis en commun pour aider toutes les entreprises d’un secteur à rester compétitives et innovantes sont, selon moi, une très bonne pratique de politique publique.

Je considère la DGE comme un collectif de travail et je trouve que nous faisons partie d’une direction très agile, force de propositions, réactive et cela est vraiment une source de motivation au quotidien. Il y a aussi un investissement très fort de la part des agents. Cette impulsion est également donnée par des personnes qui s’engagent, en plus de leurs missions quotidiennes, pour développer les compétences des agents ou veiller à l’égalité avec les actions du réseau DG’Elles. Je pense aussi au fait que nous défendons en interne les causes que nous menons auprès des entreprises, notamment dans le cas de l’écoresponsabilité avec l’équipe DG’Écoresponsable. Ces réseaux de la direction sont constitués de volontaires. Et il y a aussi les moments de convivialité organisés pour créer du lien entre les agents. Cet ensemble de choses de notre quotidien fait qu’il est agréable de travailler à la DGE et de mener ses missions qui demandent aussi un fort engagement.

Un conseil aux femmes qui liront votre portrait ?

Si nous voulons vraiment quelque chose alors nous devons foncer ! En relisant les réponses de mes prédécesseurs, j’ai constaté que nous disions toutes un peu la même chose par rapport à nos parcours : quand nous avons voulu quelque chose, nous y sommes allées et nous nous sommes donné les moyens pour l’obtenir. 

Ce que je m’applique à faire, qui peut aussi répondre à des problèmes de confiance en soi et qui m’aide, est de me fixer des objectifs (petits ou grands), au fur et à mesure, par rapport à ce qui m’intéresse ou correspond à mes valeurs et de « me mettre en route » pour les réaliser. Pour moi, il ne faut pas considérer comme un échec le fait ne pas y arriver du premier coup car cela aide forcément à tracer à son chemin. 

Je conseillerais également de savoir s’entourer et de ne pas rester seule pour bénéficier des conseils et des retours d’expériences des autres. 

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