• Industrie

  • Europe

Une industrie plus forte pour une Europe plus autonome

Le renforcement de notre indépendance et de l’autonomie stratégique de l’industrie européenne constitue l’une des priorités majeures de la présidence française du Conseil de l’Union européenne.

Publié le : 11 jan 2022

Pour explorer ces enjeux et dégager des pistes d’action, le ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance organise, le jeudi 13 janvier à Paris, la conférence ministérielle « Une industrie plus forte pour une Europe plus autonome ».

Contexte et enjeux de la conférence

La montée en puissance des tensions internationales a montré la nécessité, pour l’Union européenne, de réduire sa dépendance aux approvisionnements extérieurs les plus essentiels, susceptibles de se tarir en cas de crise géopolitique ou de choc économique majeur.

La Commission européenne, dans la révision de la stratégie industrielle européenne de mai 2021 a indiqué que l’Union européenne dépend fortement de fournisseurs étrangers pour 137 produits utilisés par les 14 secteurs industriels les plus sensibles, comme l’électronique, l’aérospatial, les industries énergies-intensives ou l’automobile.

La crise du Covid et les pénuries de matières premières ont également révélé des faiblesses structurelles dans le fonctionnement des chaînes de valeur :

  • risques de pénuries d’approvisionnement en produits essentiels dans le domaine de la santé (masques, médicaments essentiels comme le paracétamol).
  • insuffisante disponibilité de produits nécessaires au bon fonctionnement de nos industries, comme certaines matières premières critiques (lithium, cuivre, cobalt, magnésium, etc.) et les semi-conducteurs, complique la production et rallonge les délais de livraison aux consommateurs.

L’Union européenne a engagé, depuis 2019, d’importants efforts pour renforcer son autonomie stratégique et accroître la résilience de l’industrie européenne, tout en préservant une économie ouverte. La présidence française s’impliquera fortement pour approfondir ces initiatives :

  • Mise en place de règles du jeu plus justes en faveur de l’industrie européenne : finalisation des négociations en cours sur le projet de règlement sur l’instrument relatif aux marchés publics internationaux garantissant davantage de réciprocité dans les marchés publics, et sur le projet de règlement relatif aux subventions étrangères exerçant des distorsions sur le marché intérieur ;
  • Nouveaux outils européens de prévoyance et de réaction rapides aux crises, à l’instar de la création de la future Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d’urgence sanitaire (HERA) ;
  • Meilleure connaissance des dépendances et vulnérabilités stratégiques de l’Union européenne : la Commission européenne présentera des analyses complémentaires sur ces sujets pendant la présidence française pour compléter son rapport établissant les risques pesant sur 14 domaines vitaux pour l’avenir de l’Union européenne (aéronautique,  défense, électronique, énergies renouvelables…).

Pour relever les défis industriels les plus ambitieux, renforcer son autonomie stratégique et rendre l’Europe plus innovante et verte, l’Union européenne s’appuie sur un outil européen dédié à la coopération industrielle : le projet important d’intérêt européen commun (PIIEC). Dès 2019, et sous l’impulsion notamment de la France et de l’Allemagne, l’Union européenne s’est engagée dans la construction de PIIEC notamment autour de deux secteurs : la microélectronique et les batteries.

Il s’agit désormais d’accélérer le travail engagé et de finaliser en 2022 quatre nouvelles coopérations dans des secteurs stratégiques : microélectronique/connectivité, hydrogène, santé et cloud

Objectifs de la conférence

Cette conférence sera un moment privilégiée pour explorer les outils susceptibles d’être mobilisés et les actions à développer pour permettre à l’Union européenne à renforcer son autonomie stratégique.

Les travaux de cette conférence alimenteront les échanges des ministres européens chargés de l’industrie, qui se réuniront autour de ces thématiques lors du Conseil Compétitivité informel de Lens, le 31 janvier et 1er février prochains.

Le premier panel portera sur une vision plus stratégique de ses vulnérabilités. Le second panel se penchera sur les actions nécessaires à la sécurisation des approvisionnements européens en matières premières critiques. Enfin, le troisième panel se penchera sur les outils, à l’instar des PIIEC, et les financements susceptibles d’être efficacement mobilisés ou développés au service des secteurs les plus critiques.

Ceci pourrait vous intéresser

Suivez-nous sur les réseaux sociaux et Abonnez-vous à notre lettre d’information