• Égalité professionnelle

Portraits de femmes de la DGE #29 : Claire Coqueblin

La DGE met à l’honneur les agentes actuelles et passées qui font la direction. Ce mois-ci, nous vous présentons Claire Coqueblin, directrice de projets « Affaires transverses, veille et honorabilités » au Service de l’information stratégique et de la sécurité économiques (SISSE).

Publié le : 27 mai 2024

Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous a amenée à la DGE ?

Je suis arrivée au SISSE en décembre 2023 en tant que directrice de projets. C’est pour moi un retour à la DGE, après un premier poste en 2010 au sein du service de l’industrie.

Mon parcours professionnel a été une succession d’opportunités qui répondaient à mes valeurs, à mon envie d’investiguer de nouveaux champs et à ma volonté de participer, à mon niveau, à des évolutions sociétales. Après un doctorat en physique moléculaire, j’ai intégré l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) puis l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), expérience qui m’a ouvert des perspectives professionnelles dans l’administration auxquelles je ne m’étais pas destinée après mes études. Je me suis ensuite orientée vers le ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, au sein de la direction générale de la prévention des risques (DGPR), où je souhaitais mettre à profit mes compétences en faveur des politiques publiques en matière de prévention des déchets et de risques technologiques. En 2021, j’ai décidé de revenir sur le terrain, au plus près des entreprises, en rejoignant la Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS) d’Île-de-France. En tant que commissaire aux restructurations et à la prévention des difficultés des entreprises (CRP) et cheffe du service de la protection économique, j’accompagnais les entreprises en difficulté.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre poste ?

La transversalité, le travail en équipe et interministériel sur des sujets à enjeux économiques, industriels et de souveraineté. Les missions sont très diversifiées et nécessitent une connaissance approfondie de la sécurité économique mais également du fonctionnement des entreprises, des prérogatives des différentes administrations, des sujets d’actualités et des enjeux de l’économie française.

J’apprécie également de structurer les activités du pôle et de mobiliser les équipes pour que la sécurité économique soit au centre des décisions des entreprises, notamment industrielles. Animer le réseau territorial en faisant le lien entre les orientations et les décisions prises au niveau national ainsi que leur mise en œuvre au niveau territorial, qui est au plus près des entreprises, est aussi très motivant.

Ce qui est également très appréciable au SISSE est l’ambiance de travail. Nous n’avons pas tous la même formation ou le même parcours professionnel, chacun peut apporter sa vision et son expérience. C’est très enrichissant professionnellement et humainement.

Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?

Il y a beaucoup de progrès ! La société a pris le sujet en main et incite nos administrations ainsi que les entreprises à mettre des actions en œuvre afin que les femmes et les hommes aient accès aux mêmes opportunités. Je considère que nous sommes collectivement passés de la réflexion à l’action par des moyens mis au service de l’égalité. Même si elle n’atteint pas encore 100% et qu’elle n’est pas au même stade sur tous les plans, nous essayons de nous en rapprocher en mettant en place différents dispositifs. Il reste des marges de manœuvre mais je suis confiante pour l’avenir.

Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière professionnelle ?

La grande révolution pour moi est cette prise de conscience qui a permis de porter ce sujet dans le débat public et les médias, d’avoir créé des instances de discussion et mis en place des indicateurs ainsi que des outils pratiques. Lorsque je faisais mes études, il y avait beaucoup d’hommes. Quand j’ai intégré le milieu industriel, il y avait peu de femmes, elles n’étaient pas à des postes à responsabilité et j’étais bien souvent la seule lors des tests mécaniques. J’ai pu constater au fil des années que nous sommes de plus en plus nombreuses et également que les hommes sont plus prêts à prendre un congé parental alors, oui, il y a eu des évolutions. Il faut continuer à aller au-delà des stéréotypes et cela doit être le cas dans les deux sens : il y a toujours peu d’hommes sage-femmes par exemple (2,8% des sage-femmes sont des hommes en 2023) !

Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?

La DGE a pris le sujet en main et a mis en œuvre des actions concrètes, comme le programme Potenti’Elles ou encore les portraits de femmes qui mettent leur parcours en valeur. La promotion de la place de la femme est un sujet qui me semble réellement pris en compte, vivant et en constante évolution à la DGE. La direction a également mis à disposition un espace dédié pour que les femmes puissent dénoncer certaines pratiques ou s’exprimer. La DGE prend aussi en considération l’équilibre familial et professionnel, de par sa charte du temps ou encore par l’organisation de la journée des enfants qui a permis aux parents de la direction de faire découvrir leur lieu de travail à leurs enfants.

Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, quelle est votre première mesure ?

Ce serait de déployer davantage de moyens, dans le cadre de violences conjugales, pour que les femmes qui souhaitent quitter leur domicile puissent le faire et soient, en l’espace de quelques heures, prises en charge. Qu’elles puissent avoir la garantie qu’elles seront hébergées, avec leurs enfants si elles en ont, aidées et accompagnées. Au-delà de cet accompagnement des femmes victimes, il est fondamental de continuer d’avoir un débat sociétal  et politique sur l’égalité pour que des moyens complémentaires soient mis en œuvre.

Avez-vous été confrontée à des difficultés durant votre carrière en raison de votre sexe ? Si oui, comment avez-vous réussi à les surmonter ?

J’ai toujours évolué dans des milieux, familial et professionnel, où j’étais entourée d’hommes, je ne saurais pas dire si c’est que je me suis habituée mais je n’ai pas l’impression d’avoir été traitée différemment parce que je suis une femme. J’ai tout de même connu des supérieurs ou des collègues dont la manière de travailler ou les valeurs n’étaient pas en accord avec les miennes mais j’ai toujours essayé de voir le positif dans des situations difficiles, de suivre mon cap et d’être actrice de ma carrière. Je considère que les difficultés que j’ai pu rencontrer ne sont pas forcément genrées mais relèvent plus de méthodes de management inadaptées. À mon sens, travailler en équipe ou manager une équipe nécessite de prendre en compte la particularité de chacun et de savoir assumer ses décisions. Nous sommes tous différents et avons tous quelque chose à apporter, il faut prendre les individus dans leur globalité pour mieux s’entendre et mettre en place plus de choses constructives.

Une figure féminine qui vous inspire ?

Il y en a beaucoup ! Des dirigeantes, des écrivaines, des femmes politiques ! Ce sont leurs combats et leurs convictions qui sont inspirants. Il y a également des hommes qui le sont car ils insufflent une dynamique d’égalité, pas uniquement entre les femmes et les hommes mais entre l’ensemble des individus, quel que soit leur genre ou leur situation.

Une question que j’aime à poser en matière d’égalité est :  y a-t-il un sport où les femmes et les hommes concourent ensemble ? Oui, l’équitation ! Et je trouve cela vraiment inspirant car il n’y a pas de notion de genre finalement, femmes et hommes sont adversaires ou unissent leur talent au sein d’une même équipe, comme la dernière équipe olympique.

Votre conseil aux femmes de la DGE ? Aux futures agentes ?

Soyez vous-mêmes, ayez des convictions, soyez toujours heureuses de ce que vous vivez tous les jours, de ce que vous voyez et surtout ayez une ouverture d’esprit et saisissez les opportunités qui vous correspondent.

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