Portraits de femmes de la DGE #22 : Solène Le Coz-Fortis
La Direction générale des Entreprises (DGE) met à l’honneur les agentes passées et actuelles qui font la Direction. Ce mois-ci, nous vous présentons Solène Le Coz-Fortis, directrice de projets Entrepreneuriat et développement des entreprises.
Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous a amenée à la DGE ?
Je viens de la fonction publique territoriale. J’ai travaillé en collectivité pendant 19 ans, en commençant comme responsable territoriale dans la protection de l’enfance, au Département de l’Eure. Je me suis ensuite tournée vers la politique de la ville, à Lyon, dans le domaine de l’éducation. J’ai poursuivi dans le développement territorial, mais cette fois dans les domaines de l’économie, de l’emploi et de la formation, au sein de deux conseils régionaux : Auvergne-Rhône-Alpes et Île-de-France.
Suite à cela, j’ai eu envie de découvrir l’administration centrale. J’ai donc rejoint la Direction générale des Outre-mer (DGOM) en 2019, sur les sujets économiques et numériques. Ce poste m’a permis de travailler quasi quotidiennement avec la DGE. Les projets et les équipes m’ont plu, j’ai donc décidé de rejoindre la DGE en septembre 2022, comme cheffe de projets. Je suis depuis devenue directrice de projets Entreprenariat et développement des entreprises.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre poste ?
J’aime beaucoup la diversité des sujets : l’entrepreneuriat, entendu au sens large, c’est-à-dire l’ensemble de la vie de l’entreprise, de la création, au développement, aux difficultés, à la transmission, dans le contexte particulier des transitions écologique et numérique. Ce sont des enjeux passionnants. Les problématiques liées aux ressources humaines, aux compétences m’intéressent aussi beaucoup. C’est actuellement la préoccupation dominante des entreprises, dans l’ensemble des secteurs. Ces sujets nous amènent à travailler en interministériel, et avec les partenaires associatifs et institutionnels : la diversité des interlocuteurs est une vraie richesse du poste. J’aime la dynamique du travail en partenariat, ainsi que le sentiment d’œuvrer pour quelque chose d’utile à la société. J’encadre l’équipe depuis peu et l’accompagnement des collègues, l’animation du collectif de travail me plaisent également beaucoup.
Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?
Ça avance, mais il y a encore beaucoup à faire. C’est un sujet sur lequel mon équipe travaille également, à travers la coordination de l’implication de la DGE dans le plan Tous et toutes égaux, qui traite notamment de l’entrepreneuriat féminin, de la mixité des métiers, de la culture de l’égalité : comment favoriser le parcours des jeunes filles dans les métiers masculins ou porteurs d’opportunités… Ce sont là aussi de gros enjeux sociétaux et économiques : les entreprises de l’industrie, du numérique notamment, ont besoin d’intégrer plus de femmes.
Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière professionnelle ?
Oui, il y a des changements sociétaux : je vois arriver une nouvelle génération de femmes entre 25 et 30 ans, qui sont plus assertives sur les sujets d’égalité, et c’est très inspirant pour toutes les femmes, quel que soit leur âge.
Beaucoup reste à faire : je trouve que c’est très lent sur le plan de la parentalité. Le rééquilibrage est en marche, mais pas dans tous les cadres professionnels. Lorsqu’on évolue dans un milieu moins sensible au sujet, et qu’on a plus de difficulté à concilier vies professionnelle et familiale, cela affecte la situation de l’autre parent.
Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?
Avant d’arriver à la DGE, lorsque je suivais ce qui s’y passait, je voyais que l’égalité professionnelle y était un enjeu fort. J’avais par exemple lu les précédents portraits de femmes, je savais que le réseau DG’Elles existait, que les carrières féminines étaient valorisées, et qu’on pouvait évoluer dans son poste. Mon retour d’expérience, c’est que ces promesses ont été tenues, même si l’encadrement doit encore être davantage féminisé.
Je pense qu’il est très important que sur les sujets de parentalité, on s’adresse clairement autant aux hommes qu’aux femmes. C’est ce que fait la DGE, et c’est indispensable. Si un homme travaille dans un environnement où prendre un congé paternité, où poser un jour enfant malade, est mal vu par sa hiérarchie, la charge logistique et mentale de la parentalité retombe sur sa conjointe.
Il est par ailleurs important que les agents se sentent libres d’avoir un enfant à tout moment, car une grossesse peut venir après des mois d’attente ou de suivi médical ; c’est pourquoi lorsqu’une collègue annonce sa grossesse, le premier réflexe doit être de la féliciter plutôt que de s’inquiéter sur les conséquences logistiques (ça m’est malheureusement arrivé en tant que manager…). Le remplacement systématique des congés est donc crucial, afin de ne pas faire retomber la charge liée à l’absence du/de la collègue absent(e) sur ses collègues.
Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes. Quelle est votre première mesure ?
Rendre tous les congés liés à la parentalité pour les hommes obligatoires : que le congé post-natal soit de la même durée que pour les femmes, soit 10 semaines. Ainsi, il n’y aura plus ce frein de recrutement et cette discrimination pour les jeunes femmes. Cela permettra aussi aux pères d’être auprès de leurs enfants et de prendre une part égale à celle de la mère dans le quotidien des premiers mois de vie du bébé, ce qui lui permettra de développer les mêmes compétences qu’elle dans les soins à l’enfant.
Avez-vous été confrontée à des difficultés durant votre carrière en raison de votre sexe ? Si oui, comment avez-vous réussi à les surmonter ?
Oui, bien sûr, j’ai vécu et vu de telles difficultés. J’ai vu des hommes en situation hiérarchique ou de pouvoir s’adresser à des femmes de façon inappropriée, par exemple en faisant des commentaires sur leur apparence. Ils ne se permettent a priori pas de tels comportements vis-à-vis d’autres hommes.
J’ai également été témoin de situations où des opportunités professionnelles n’avaient été partagées qu’entre collègues masculins.
Une figure féminine qui vous inspire ?
Orianne Chenain (NDLR : actuelle sous-directrice des matériels de transport, de la mécanique et de l’énergie) ! C’est le premier portrait « Femmes de la DGE » que j’ai lu, et c’est en grande partie grâce à elle que je suis arrivée à la DGE. À mon sens, elle incarne un modèle de réussite professionnelle au féminin, et elle aide concrètement les femmes autour d’elle à évoluer.
Votre conseil aux femmes de la DGE ? Aux futures agentes ?
Vous êtes légitimes, saisissez toutes les opportunités qui vous intéressent !
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