Portraits de femmes de la DGE #16 : Delphine Xicluna
La Direction générale des Entreprises (DGE) met à l’honneur les agentes passées et actuelles qui font la Direction. Ce mois-ci, nous vous présentons Delphine Xicluna, chargée de mission filière numérique et écosystèmes d’innovation au Service économique de l’état en région (SEER) Occitanie.
Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous a amenée à la DGE ?
Après des études en droit international et un DESS de Diplomatie, Défense et Sécurité, j’ai commencé en 2000 ma carrière au Secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN) à Paris. J’ai ensuite travaillé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) en tant que chargée des relations internationales pour la planification et la gestion de crise en cas d’accident nucléaire ou radiologique, période pendant laquelle s’est produit l’accident sur la centrale nucléaire de Fukushima.
Après ces années intenses à Paris, sur des postes où j’avais de nombreux déplacements à l’étranger, j’ai souhaité retrouver mes racines toulousaines afin de concilier vie familiale et vie professionnelle. J’ai donc passé le concours d’attachée à Bercy en 2014 et obtenu une mutation à la DREETS Occitanie. De nouveaux défis m’attendaient, touchant cette fois-ci les entreprises et les salariés : en particulier la crise liée au Covid, celle liée au conflit en Ukraine et les difficultés économiques que nous connaissons actuellement.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre poste ?
Au Service économique de l’état en région (SEER), nous faisons bénéficier la direction de notre connaissance du tissu économique régional et nous sommes en charge de promouvoir, auprès des différentes filières, les politiques et dispositifs publics, en particulier le plan France 2030. Je suis en charge de la filière numérique et des écosystèmes d’innovation. Cela implique d’aller à la rencontre des entreprises, des clusters, des instituts de recherche et du monde universitaire afin de connaître leurs projets, leurs difficultés mais également de leur présenter les différents appels à projets auxquels ils peuvent candidater.
J’apprécie ces échanges qui sont toujours très riches en termes humains et en termes d’apprentissages, ainsi que le travail en équipe (nous sommes d’ailleurs une équipe qui a pratiquement atteint la parité). Enfin, nous bénéficions de conditions de travail qui nous permettent de concilier vies professionnelle et personnelle. Nous bénéficions en effet de jours de télétravail, les horaires sont flexibles et nos responsables nous font confiance, c’est très appréciable.
Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?
Les indicateurs sur le sujet montrent que les inégalités femmes-hommes au travail sont encore tenaces qu’il s’agisse des écarts de salaires, du plafond de verre ou de la sous-représentation des femmes dans certaines filières, notamment dans celle que je suis : le numérique.
Dans l’Administration, l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle dans la fonction publique et la loi du 6 août 2019 de transformation de la fonction publique sont des actes forts qui ont permis de mettre en place des mesures en faveur de l’égalité professionnelle. Même si tout n’est pas parfait, je trouve que nous sommes chanceux dans l’administration car il y a une vraie volonté de faire bouger les lignes.
Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière ?
Les mentalités évoluent également. Quand j’ai commencé ma carrière au SGDSN sur des thématiques « Défense », j’étais la seule femme chargée de mission, j’étais civile et j’avais 24 ans, pour un service de 25 agents (dont la moitié militaires, et tous plus âgés que moi). Je me suis beaucoup investie, j’ai fait mes preuves et je garde ainsi un excellent souvenir du SGDSN. Je n’ai alors jamais perçu ou été témoin d’inégalités de traitement ni par la suite, que ce soit pour mes collègues femmes ou moi-même.
J’ai retrouvé plus de parité dans les équipes en travaillant à l’ASN et à Bercy, là-encore dans une très bonne ambiance et avec une forte solidarité féminine.
L’administration doit donner l’exemple en matière d’égalité et je pense qu’elle le fait plutôt bien.
Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?
Rendre obligatoire la parité à tous les niveaux d’encadrement y compris pour les postes de hauts fonctionnaires.
Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, quelle est votre première mesure ?
Tout d’abord, promouvoir, y compris auprès des plus jeunes, dès l’école, le partage des responsabilités quotidiennes afin que les femmes puissent avoir autant de disponibilités que les hommes pour se former, passer des concours et prendre des postes à responsabilités. Ensuite, renforcer les aides à destination des mères célibataires / divorcées / séparées comme pouvoir faire appel à une tierce personne (nounou, aide-ménagère…) ou bien avoir le droit de faire du télétravail.
Une figure féminine qui vous inspire ?
Toutes les femmes que j’ai rencontrées dans ma carrière et celles avec qui je travaille m’inspirent. J’admire leur intelligence, leur solidarité et leur sens du service public mais puisque je ne dois en citer qu’une, je voudrais rendre hommage à Mme Catherine d’Hervé, ancienne directrice de la DREETS Occitanie, décédée prématurément pendant ses fonctions. C’est l’exemple même qu’une femme peut être humble, avoir du cœur et en même temps occuper un poste à responsabilités. Elle faisait l’unanimité auprès des agents et était très respectée.
Votre conseil aux femmes de la DGE ? Aux futures agentes ?
Les femmes ont souvent le syndrome de l’imposteur, alors je conseillerai surtout aux jeunes qui entrent dans la vie active d’avoir confiance en elles.
Les femmes ont ainsi tendance à se censurer. Lorsque j’ai postulé au SGDSN, on m’a dit que je n’avais aucune chance, et pourtant j’ai été recrutée. J’ai ainsi pu travailler sur des dossiers passionnants et vivre des expériences inoubliables. J’ai même pu effectuer un saut en parachute avec des collègues militaires ! Alors je les encourage à sauter dans le vide elles aussi (candidater à des concours qui leur semblent inaccessibles et postuler sur des postes à responsabilité…) Quand on débute sur un poste, on ne peut pas tout savoir mais on apprend tous les jours.
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