Portraits de femmes de la DGE #15 : Charlotte Pistre
La Direction générale des Entreprises (DGE) met à l’honneur les agentes passées et actuelles qui font la Direction. Ce mois-ci, nous vous présentons Charlotte Pistre, adjointe à la cheffe du bureau de la communication, chargée de la stratégie éditoriale, des événements et des campagnes.
Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous a amenée à la DGE ?
J’ai toujours souhaité travailler dans le secteur public car j’ai de l’appétence pour les sujets d’intérêt général. Après plusieurs stages et missions au Quai d’Orsay et au Centre Georges Pompidou (où je travaille sur le premier projet d’implantation du musée français à Shanghai) et un passage rapide dans un cabinet de recrutement, je travaille pendant quelques années à l’Agence nationale des services à la personne, un établissement public administratif sous la tutelle de Bercy comme chargée de communication polyvalente. C’est en 2014 que j’arrive à la DGE, d’abord comme responsable des éditions, puis comme responsable des éditions et événements. En 2018, je deviens adjointe, chargée de la stratégie éditoriale, événementielle et des campagnes.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre poste ?
Plusieurs choses ! Tout d’abord la diversité des sujets et des projets sur lesquels je travaille, grâce au large spectre d’intervention de la DGE. Je travaille aussi bien sur des projets structurels, de plus ou moins long terme, comme la valorisation des dispositifs conduits dans le cadre de programmes comme France Relance ou le renforcement de l’attractivité des métiers industriels et touristiques, mais aussi sur des actions « coup de poing », plus ponctuelles, comme la production de contenus sur les règlement européens DMA et DSA ou les outils mis en place dans le cadre de la crise de l’énergie.
Ensuite, la fonction de communicante en elle-même. Aucune journée ne se ressemble : je peux un jour être sur un tournage, le lendemain sur un événement, ou au bureau pour des fonctions plus classiques de coordination de projet ou de management. J’aime aussi le travail « dans l’urgence » inhérent à la communication, nous sommes le dernier maillon de la chaîne dans un projet, donc il faut être réactif et savoir s’adapter aux contraintes et calendrier des autres services. C’est parfois stressant, mais souvent stimulant !
J’apprécie aussi l’ambiance de notre bureau (100% féminin !), qui a un très bon esprit d’équipe ! Je manage au sein de ce bureau 5 personnes, et veille à ce que chacune soit occupée, je conseille, j’accompagne, j’arbitre… J’aime beaucoup cet aspect de mon travail.
Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?
Je crois qu’il y a une vraie prise de conscience depuis quelques années sur l’égalité, qui date de #MeToo, peut-être même d’avant. L’égalité et la mixité sont devenues de vrais sujets. J’applaudis d’ailleurs toutes les mesures mises en place à l’échelle des organisations (par exemple les dispositifs DG’Elles ou Potenti’Elles à la DGE), mais pour accéder à une égalité tangible et complète, il me semble indispensable que les postes de direction soient davantage tenus par des femmes, que les mesures d’égalité salariale soient parfaitement appliquées ou encore qu’il y ait une réforme plus ambitieuse du congé paternité.
Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière professionnelle ?
Oui bien sûr ! Quand j’ai commencé à travailler, ce n’était pas un sujet, que ce soit dans le public ou dans le privé. Aujourd’hui, l’administration et les entreprises se sont emparées de cette question : l’égalité est devenue un sujet de premier plan et un levier d’attractivité des organisations.
D’un point de vue plus personnel, mais qui a un réel impact sur le plan professionnel, je constate que les hommes de ma génération sont bien plus investis dans la vie familiale que les hommes des générations précédentes. Cela a un impact non seulement sur les carrières féminines, mais aussi sur l’organisation du travail au quotidien.
Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?
Obtenir l’égalité de salaire entre hommes et femmes sur un même poste avec le même niveau d’étude et d’expérience me semblerait déjà une belle avancée. Favoriser l’équilibre vie professionnelle/vie privée par d’autres moyens que le télétravail pourrait aussi être très bénéfique : mettre en place une charte de flexibilité pour faciliter la parentalité, des services de garde d’enfant, des mesures de sécurité sociale, ou encore former les équipes et pas seulement les managers…
Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, quelle est votre première mesure ?
Le congé parental : je rendrais le congé paternité aussi long que le congé maternité, ou bien je proposerais un congé parental que les deux parents organiseraient comme bon leur semble.
Avez-vous été confrontée à des difficultés durant votre carrière en raison de votre sexe ? Si oui, comment avez-vous réussi à les surmonter ?
Je n’ai jamais senti que le fait d’être une femme pouvait me porter préjudice sur le plan professionnel. En revanche, j’ai déjà été témoin de harcèlement au travail dans un poste précédent, ce qui me conforte dans l’idée qu’un management bienveillant et la promotion des dispositifs égalité-diversité au sein des organisations sont indispensables au bien-être des salarié.e.s.
J’attache une importance égale à mes rôles de femme, de mère et d’agent public et j’ai à cœur de m’épanouir dans chacun de ces rôles. Lorsque mes enfants étaient tout petits, je ne culpabilisais pas de partir à 17h, quitte à rallumer mon ordinateur dans la soirée. J’ai aussi eu la chance d’avoir des responsables très compréhensifs ou qui se trouvaient dans la même situation que moi, ce qui m’a permis de poursuivre sereinement ma carrière. J’ai aussi un conjoint très investi dans la « TPE familiale », le partage des tâches domestiques et l’éducation des enfants, cela se fait de manière très équilibrée. Je bénéficie d’un contexte très favorable !
Une figure féminine qui vous inspire ?
Nina Simone, une artiste engagée dans la lutte pour les droits civiques et pour le féminisme aux Etats-Unis. Elle est à mes yeux une musicienne de génie et une formidable chanteuse, bien que souvent décriée pour ses excès. Avec des titres comme « Mississipi Goddam », « Four Women » ou « To be young, gifted and black », elle a lutté à sa manière contre les stéréotypes de genre, contre le racisme et contre les atrocités commises par le KKK. Pour moi, la musique (et l’art en général) est une très belle façon de faire passer des messages.
J’aurais aussi pu citer ma grand-mère, qui était institutrice et qui a élevé 6 enfants, à une époque où le travail des femmes était minoritaire, tout comme l’implication des hommes dans les tâches ménagères, ou Jacinda Ardern, l’ancienne Première ministre néo-zélandaise, pour la façon dont elle a dirigé son pays : elle a su défendre ses idées, ses positions et fait le choix de démissionner lorsqu’elle s’est sentie moins légitime, moins efficace. C’est très courageux !
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