Portraits de femmes de la DGE #14 : Btisam Chkirbani
Afin de mettre à l’honneur les femmes qui font la DGE, la direction lance une série de portraits d’agentes passées et actuelles. Ce mois-ci, nous allons à la rencontre de Btisam Chkirbani, Directrice de projets Marchés et services postaux depuis février 2023.
Racontez-nous votre parcours en quelques mots. Qu’est-ce qui vous a amenée à la DGE ?
Après des études de droit, j’ai débuté ma carrière à l’Inserm, qui est un établissement public dédié à la santé humaine. J’avais la double casquette de juriste / acheteuse publique, en étant à la fois garante de la sécurité juridique et de la performance des contrats passés pour le compte des laboratoires de recherche scientifique. Je mesure cette chance d’avoir ressenti, dès mon premier poste, un sentiment d’utilité dans mon travail. C’est ce même sentiment qui m’a conduit à poursuivre mon chemin dans d’autres structures publiques. C’est ainsi qu’en 2017, j’ai rejoint la Mission ministérielle des achats au Ministère de l’Économie.
Après avoir consacré neuf ans à la commande publique, j’ai passé l’examen d’attachée principale pour réaliser un virage professionnel. J’ai ainsi intégré en 2020 la Direction générale des Entreprises pour prendre part à la conception de politiques publiques. Malgré le contexte de crise sanitaire, cette expérience a donné un second souffle à ma vie professionnelle, avec de nouveaux sujets abordés, des défis à relever et un tout autre environnement de travail.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre poste ?
Je dirais tout d’abord les gens qui m’entourent : j’ai la chance de travailler aux côtés de collègues compétents, qui dégagent des ondes très positives (des caractéristiques largement partagées au sein de la DGE !). Sur un volet plus « professionnel », je travaille depuis trois ans avec les professions libérales, un univers passionnant mais parfois complexe. Ce poste a confirmé mon goût du management et a renforcé ma confiance en moi.
C’est nourrie de cette première aventure au STCAS que je rejoins le Service de l’économie numérique pour relever de nouveaux défis !
Venons-en à l’égalité femmes-hommes. Quel regard portez-vous sur le sujet ?
Un regard forcément très attentif car, malgré les avancées en matière d’égalité des sexes, on ne peut pas dire que la situation actuelle soit satisfaisante. Je pense qu’il est important de ne jamais s’habituer à des comportements ou des situations qui remettent en cause cette égalité. Pour ma part, la défense du droit des femmes me parait une évidence, j’ai la chance d’avoir été sensibilisée à cette cause très tôt dans le cadre familial.
Avez-vous constaté de grandes évolutions en matière d’égalité depuis le début de votre carrière professionnelle ?
Depuis ma première prise de poste en 2011, j’ai constaté d’importantes évolutions. Par exemple, les remarques sexistes - dont les auteurs ne sont pas toujours des hommes - ne sont plus tolérées. Je ressens que l’égalité femmes -hommes ne relève pas de la simple opinion mais que cela est un droit fondamental. Aujourd’hui, je ne me sens pas coupable de devoir rentrer plus tôt pour récupérer mon fils, ce qui n’aurait pas été le cas il y a dix ans. J’ai en tête un souvenir assez marquant : en 2013, à l’occasion de l’obtention de mon concours pour intégrer la fonction publique, un(e) membre de ma hiérarchie m’a félicitée avant d’ajouter « eh bien ! Pas de bébé avant 2016, hein ! ». Cette phrase résonne encore dans ma tête et je me réjouis qu’elle paraisse aujourd’hui choquante et improbable.
Quelle serait la meilleure façon de promouvoir la place des femmes au sein de la DGE et du ministère ?
Les initiatives et les actions concrètes ne manquent pas au sein de la direction, comme le réseau d’entraide féminin DG’Elles, ou le programme Potenti’elles, qui mettent en avant les femmes. Il est important de continuer à sensibiliser, à marteler que les femmes ne doivent pas s’empêcher d’évoluer ; parfois, le plafond de verre, c’est nous-même qui le plaçons au-dessus de notre tête...
Imaginons : vous êtes nommée ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, quelle est votre première mesure ?
Ce serait en priorité de faire en sorte que l’espace public ne soit plus un danger ou un facteur de risque pour les femmes : le harcèlement de rue est une réalité et il est inacceptable que l’on s’habitue à adapter notre tenue vestimentaire ou notre itinéraire par peur d’être importunées, ou pire, agressées. Ensuite, je poursuivrais les actions initiées en droit du travail sur l’égalité salariale et la durée du congé paternité (les avancées sont appréciables mais on peut évidemment aller plus loin).
Avez-vous été confrontée à des difficultés durant votre carrière en raison de votre sexe ? Si oui, comment avez-vous réussi à les surmonter ?
De manière générale, non. J’ai tout de même été confrontée une fois à un rejet de ma candidature lors de la dernière phase de sélection : la personne en charge de la décision finale m’a indiqué qu’un profil masculin avait été privilégié car les missions impliquaient des visites de chantiers… Mis à part cet incident isolé, je n’ai pas l’impression que mon sexe ou mes origines aient été un frein dans ma carrière.
Une figure féminine qui vous inspire ?
C’est assurément Sheryl Sandberg, brillante femme d’affaires et auteure américaine ! Je ne peux que conseiller son ouvrage « En avant toutes », dans lequel elle se base sur son expérience pour aborder le sujet de la place des femmes dans le monde professionnel.
Votre conseil aux femmes de la DGE ? Aux futures agentes ?
Je recommande la lecture de l’ouvrage de Sheryl Sandberg si cela n’est pas déjà fait. Surtout, j’encourage chacune à ne pas s’interdire d’évoluer, particulièrement dans une administration facilitatrice et ouverte comme la DGE.
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