Portraits de femmes #36 : Élodie Conan
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Quel est votre parcours et pourquoi avoir choisi de venir à la DGE ?
Je suis fonctionnaire, j’ai toujours travaillé dans le secteur public. Après mes études, j’ai intégré le corps des ingénieurs de l’industrie et des mines, en 2006. J’ai commencé ma carrière à la Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE)* d’Île-de-France, dont les missions de développement économique et industriel sont maintenant réparties entre les DREETS et les Conseils régionaux.
J’ai été chargée de mission « pôles de compétitivité et technologies de l’information », jusqu’en 2011, année où j’ai débuté ma carrière dans les domaines régaliens, en devenant inspectrice des installations classées à l’unité départementales des Hauts-de-Seine de la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement et de l'énergie (DRIEE) d'Île-de-France. En 2016, j’ai rejoint la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL) d’Auvergne-Rhône-Alpes, en tant que référente « carrières ». J’ai ensuite intégré l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) au poste d’inspectrice de la sûreté nucléaire et du travail pendant deux ans avant de revenir, en 2024, à des missions de développement économique et industriel en région, à la DREETS AURA.
Mon parcours a toujours été centré sur les entreprises et, plus spécifiquement, celles des secteurs industriel et numérique. J’ai exercé des missions diversifiées en alternant des postes très orientés terrain, où j’étais en contact direct avec les entreprises et les entrepreneurs, avec d’autres où j’échangeais avec des syndicats professionnels, des collectivités, des associations et des administrations. J’ai abordé le monde de l’entreprise sous différents angles : développement économique et industriel, planification, prévention des risques industriels, etc. Je suis donc revenue à ces métiers de l’innovation et de l’économie avec mon poste actuel.
Dites-nous en plus sur votre poste actuel et vos missions.
Depuis 2024, je suis cheffe du service « filière stratégique et innovation » et adjointe à la cheffe du département « entreprises » de la DREETS AURA, à Lyon. J’encadre une équipe de neuf agents, dont l’action est centrée sur les chaînes de valeur des filières stratégiques (agroalimentaire, automobile, bois, chimie, électronique, énergie, nucléaire, numérique, santé, etc.). Nous déployons, en région, le plan France 2030 au sein de ces filières. En tant qu’adjointe, je contribue aussi au management de notre département, qui compte actuellement 25 collaborateurs.
Chaque chargé de mission se consacre à une filière thématique. Mon rôle est d’orienter leur travail pour avoir le plus d’impact possible, à la fois sur les enjeux d’innovation autour de France 2030 et sur la prise en main des sujets à forts enjeux transversaux. Par exemple, les agents du service ont produit une série de notes sur les enjeux de transition écologique des filières stratégiques qu’ils suivent avec l’appui du chef de projet dédié à ce sujet. Outre le travail de recensement des connaissances et de montée en compétence sur ces enjeux, je souhaite que cela conduise en 2025 à identifier et à réaliser des actions impactantes en faveur de la transition écologique des filières avec nos partenaires (conseil régional, pôles de compétitivité, centres techniques, fédérations professionnelles, Chambre de commerce et d’industrie, etc.).
Je tiens à souligner la grande expérience, les connaissances et les compétences que les collaborateurs de ce service et, plus globalement, des DREETS ont sur les filières stratégiques et les territoires.
Qu’est-ce que vous appréciez le plus dans votre fonction ? À la DGE et à la DREETS ?
J’ai eu envie de prendre mon poste actuel pour accéder à des missions d’encadrement et revenir sur les sujets qui sont propres à la DGE, font l’actualité et sont à la pointe de l’innovation. Intellectuellement, je trouve cela extrêmement stimulant. Je suis très satisfaite de travailler sur des enjeux économiques, scientifiques et techniques qui touchent aux entreprises. Cela fait aussi toute la particularité de nos missions qui nous demandent d’être à la fois très généralistes tout en étant experts de domaines à la pointe de l’innovation. J’ai aussi le sentiment que l’impact dans le cadre de l’action publique est différent, comparé aux missions régaliennes que j’ai pu exercer auparavant, même s’il y a généralement une cohérence entre les deux.
Au sein de la DREETS, je trouve formidable et enrichissant de pouvoir bénéficier d’une liberté d’action dans nos missions, qui est encouragée par la DGE. Nous pouvons expérimenter et avons le droit d’être créatifs dès lors que nous poursuivons des objectifs qui auront de l’impact et cela est d’autant plus appréciable que la région AURA** s’y prête bien. Elle a d’importantes capacités d’innovation, beaucoup d’activités de R&D sur les sujets que nous portons, un bassin industriel conséquent qui offre des marchés et une capacité à intégrer cette démarche de R&D très forte.
Je suis par ailleurs très enthousiaste et reconnaissante d’avoir intégré la promotion 2024-2025 de Potenti’Elles, dispositif d’accompagnement féminin de la DGE. Ce collectif est très enrichissant, à la fois au niveau des parcours, des compétences et, surtout, des échanges avec les collègues.
Un conseil aux femmes qui liront votre portrait ?
Je dirais qu’il faut arrêter d’écouter cette petite voix intérieure qui nous fait souvent douter, se lancer et, surtout, trouver du plaisir dans ce que nous faisons. J’ai réfléchi aux moments où j’ai eu envie de changer de missions et je me suis rendue compte que j’ai toujours réussi à garder du plaisir, dès lors que je remplissais l’un de ces trois critères :
1. acquérir régulièrement de nouveaux savoir-être et savoir-faire ;
2. avoir le sentiment d’être utile et de contribuer à quelque chose qui me plaît ;
3. avoir du plaisir dans mon quotidien et dans mes relations avec les autres, que ce soit en interne sur mon poste ou en externe avec des partenaires.
Les fois où je remplissais ces trois critères, je savais que j’étais au bon endroit. Et quand ce n’était plus le cas, je n’ai jamais regretté ou eu peur de me lancer à la découverte d’autre chose. Cela m’a permis d’avancer et de savoir quand rebondir.
* En 2021, dans le cadre de la réforme de l'organisation territoriale de l'État, les DREETS ont repris les missions auparavant exercées au niveau régional par les services déconcentrés chargés de la cohésion sociale et les Directions régionales des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l'Emploi (DIRECCTE). Les lois successives de décentralisation, notamment la loi NOTRE en 2015, a confié aux Conseils Régionaux les compétences en de développement économique. Les missions des Services économiques de l'État en région (SEER) ont été réorientées par circulaire du 12 juin 2019.
** L’Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région la plus innovante de France avec 7,5 milliards d’euros de dépenses en R&D, soit 14 % de l’effort national. 16 % des effectifs de recherche français en entreprise sont employés par des centres de R&D de la région. Elle est à l’origine de 18,6 % des brevets en France (2 410 demandes de brevets en 2021). Source : le site de la préfecture et les services de l’État en région d’Auvergne-Rhône-Alpes.
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