Coopération spatiale européenne : signature d'une déclaration trilatérale à Séville
Le ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique et ses homologues allemand et italien ont signé, lundi 6 novembre à l’occasion du Sommet européen sur l'espace à Séville, une déclaration pour la coopération spatiale européenne.
Les ministres français, allemand et italien ont franchi un nouveau jalon dans la coopération spatiale européenne en signant une déclaration qui marque un tournant majeur dans l'histoire des lanceurs européens. Cette déclaration trilatérale renforce l'engagement de ces pays à garantir un accès autonome à l'espace pour l'Europe, ouvrant ainsi la voie à une résolution du Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) sur le présent et l'avenir du transport spatial européen.
Le contexte
Dans un contexte marqué par les retards d'Ariane 6, les difficultés techniques de Vega et les perturbations engendrées par la guerre en Ukraine, l'accès autonome à l'espace par l'Europe est rendu plus difficile. Le secteur doit par ailleurs faire face à une concurrence très vive des États-Unis et d'acteurs émergents comme l'Inde et la Chine.
La déclaration signée par la France, l'Allemagne et l'Italie le 6 novembre 2023 vise à remédier à cette situation. Elle garantit le développement d'Ariane 6, le redémarrage de Vega C et prévoit une compétition pour les futurs lanceurs, renforçant ainsi la souveraineté de l'Europe dans le domaine spatial, malgré les défis géopolitiques actuels.
Un accord historique
Après six mois de négociations, de nombreuses réunions techniques et politiques trilatérales à Berlin et à Rome, la déclaration trilatérale de Séville associée à la résolution du conseil de l'ESA marque un tournant dans l'histoire des lanceurs européens.
Cet accord sécurise 56 lancements pour Ariane 6, permet le retour en vol de Vega C, clarifie les usages du site de Kourou, ouvre la compétition pour les futurs lanceurs et réaffirme l'ambition européenne dans l'exploration spatiale. Il préserve également l'unité européenne en réaffirmant l'engagement des trois principaux États spatiaux européens : la France, l'Allemagne et l'Italie.
Les principales décisions prises pour offrir à l'Europe un accès autonome à l'espace
- Financement d'Ariane 6 à hauteur de 340 millions d'euros par an à partir de 2026, en réduisant les coûts des industriels de 11 % ;
- Garantie d'au moins quatre missions institutionnelles européennes par an pour Ariane 6 et au moins trois pour Vega C ;
- Prolongation du soutien financier au programme de lancement au-delà des trois années initiales, permettant 41 lancements supplémentaires pour Ariane 6 d'ici à 2030 ;
- Introduction de la compétition entre les futurs lanceurs pour ouvrir le marché à des petites et moyennes entreprises des trois pays ;
- Utilisation du centre spatial guyanais pour renforcer l'accès indépendant de l'Europe à l'espace ;
- Soutien de l'exploration spatiale européenne avec des modèles d'achat de services innovants, notamment les cargos réutilisables en orbite basse, pour des missions sur la Lune et Mars.
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