Nouvelles mesures en faveur de la transition énergétique de la filière logistique
22/12/2023
Après une première année de mise en œuvre de la stratégie nationale de la logistique, le quatrième comité interministériel de la logistique (CILOG) présente les défis liés à la réindustrialisation verte et explore les solutions liées à la transition écologique.
La filière du transport de marchandises et de la logistique représente près de 10% des émissions de CO2 nationales. Elle est un maillon essentiel à la réussite de la stratégie de réindustrialisation verte, et fait face à de forts enjeux de sobriété foncière et énergétique avec des impératifs de décarbonation de son activité.
Un an après la publication de la stratégie nationale logistique, le CILOG 2023 a été l'occasion d'initier de nouvelles mesures en faveur de la transition énergétique de la filière.
La logistique au cœur de la réindustrialisation verte
L'électrification des poids lourds, fixée à 2040, est un levier important pour la décarbonation du transport de marchandises. En réduisant les émissions de CO2 chaque année, elle se présente également comme une opportunité de développement économique pour la France.
Le Gouvernement soutient la filière à travers plusieurs dispositifs dont le suramortissement fiscal et l'appel à projets « écosystème des véhicules lourds électriques » (voir plus bas). En 2023, 1 073 poids lourds électriques ont ainsi été financés, impulsant une nette accélération et marquant la maturité de l'offre industrielle, avec une gamme de plus en plus étendue.
La feuille de route décarbonation poids lourds, résultat d'une collaboration public-privé, souligne la diversité des vecteurs énergétiques nécessaires, avec des constructeurs mettant en avant les motorisations alternatives et les transporteurs appelant à réduire les surcoûts. Ces initiatives s'inscrivent dans la planification écologique pour atteindre les objectifs climatiques de 2030 et 2050.
Collaborer pour une gouvernance partagée
La collaboration avec les filières économiques permet également l'identification de leviers de décarbonation et vise à concevoir une gouvernance partagée avec les parties prenantes (transporteurs, donneurs d’ordre, personnes publiques, constructeurs). C'est pourquoi la Direction générale des Entreprises (DGE), la DGITM, France Logistique et l’Ademe pilotent un groupe de travail sous l'égide du Conseil national de l’industrie (CNI) avec la participation de représentants de :
- six contrats stratégiques de filière (agroalimentaire, chimie et matériaux, construction, mines et métallurgie, mode et luxe, santé) ;
- chargeurs (Association des utilisateurs de transport de fret - AUTF) ;
- transporteurs (Organisation des transporteurs routiers européens - OTRE ; Union des entreprises transport et logistique de France - TLF).
Le groupe de travail a adopté un programme de travail structuré autour de quatre axes :
- animation d’un espace de dialogue et diffusion d’informations et outils ;
- optimisation de l’organisation de la logistique ;
- développement des modes massifiés (fluvial et fret ferroviaire) ;
- décarbonation du transport routier.
Par ailleurs, la DGITM et la DGE ont mandaté l'Université Gustave Eiffel (UGE) pour élaborer un tableau de bord national de la logistique et superviser un réseau d'observation dédié à ce domaine.
Des outils innovants pour la logistique
En 2023, la France modernise sa logistique avec la création de la commission ISO « Innovative Logistics ». La DGITM et l'AFNOR lancent des travaux de normalisation en logistique. La Direction générale des douanes et droits Indirects (DGDDI) modernise ses services en ligne d'ici 2025 et participe à des initiatives pour améliorer les processus douaniers.
En parallèle, le déploiement de la plateforme France Sésame se poursuit pour faciliter les importations. Dans une démarche environnementale, un outil grand public « ECEL » mesure l'impact carbone des livraisons de colis depuis septembre 2023.
Ces actions montrent l'engagement de la France pour moderniser et verdir son secteur logistique, aligné sur les standards mondiaux.
Les lauréats de la deuxième relève de l’appel à projets « écosystème des véhicules lourds électriques »
Les lauréats de la deuxième vague de cet AAP ont été annoncés lors du CILOG. Au total (relèves 1 et 2), 122 lauréats souhaitent acquérir 412 véhicules lourds, générant 157 millions d'euros d’investissements et évitant environ 20 440 tonnes de CO2 par an, ont été retenus.
Le Gouvernement va poursuivre son travail d’accompagnement de la filière en 2024. Ainsi, l’appel à projets sera reconduit.
Renforcement du tissu industriel
Une dynamique est en cours pour initier des travaux de caractérisation des besoins en foncier industriel et logistique, soutenant ainsi activement la stratégie de réindustrialisation.
Dans ce cadre, la DGE, en collaboration avec CCI France, a pour mission de définir les modalités permettant une participation renforcée des Chambres de commerce et d'industrie (CCI) dans l'identification du foncier industriel et logistique disponibles.
Ces démarches s'inscrivent dans le cadre des opérations nationales pour 2024, conformément aux orientations de la tutelle.
France Logistique
Depuis 2020, France Logistique est l'interlocuteur privilégié du Gouvernement dans le cadre des travaux interministériels sur le transport de marchandises et la logistique.
Son rôle consiste à servir de point de contact principal entre le secteur logistique et le Gouvernement. En tant qu'interlocuteur privilégié, France Logistique contribue à la coordination des efforts et des initiatives visant à développer et moderniser le secteur logistique en alignement avec les objectifs nationaux, tels que la réindustrialisation verte et la transition écologique.
Elle participe ainsi activement à la mise en œuvre de la stratégie nationale de la logistique et à la recherche de solutions pour les défis spécifiques liés au transport de marchandises et à la logistique en France.
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Mis à jour le 22/12/2023