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Le tourisme fluvial

Apparu en France dans les années 70, le tourisme fluvial et fluvestre fut longtemps considéré comme un marché de niche difficilement rentable pour les opérateurs. Il est aujourd'hui l’une des filières à potentiel du tourisme français.

Publié le : 01 oct 2024
© Anya Ivanova

Le tourisme fluvial répond à la fois à la demande des clientèles pour des expériences touristiques nouvelles et ressourçantes et au souhait partagé des opérateurs et des pouvoirs public de diversifier l’offre de séjour sur les territoires, en valorisant les patrimoines naturels et culturels. Dans le contexte de la crise sanitaire, le tourisme fluvial s’inscrit parfaitement dans les aspirations du « slow tourisme » et s’associe naturellement avec le cyclotourisme, la marche, ou la randonnée équestre, plus de 80 % du réseau des voies fluviales étant aujourd’hui longé par une véloroute.

En 2019, le chiffre d’affaires des cinq filières du tourisme fluvial (paquebots fluviaux, péniches-hôtels, bateaux-promenades, bateaux de location et plaisance privée) était de 725 millions d'euros et les dépenses estimées des passagers à 863 millions d'euros TTC pour 6 100 emplois directs et 15,8 millions de journées-passagers (nombre de passagers x durée de séjour).

Chiffres clés du tourisme fluvial (2019)

Marché

Flotte (unités)

Emplois directs

Nombre de passagers transportés*

% de clients étrangers

Chiffre d'affaires (HT en millions d'euros)

Dépenses TTC des clients sur les territoires (en millions d'euros)

Paquebots fluviaux

188

3 600

206 000

88 %

438

98,4

Péniches-hôtel

89

491

14 900

88 %

54,4

16,7

Bateaux-promenade

326

1 440

11 000 000

52 %

187

592

Bateaux de location

12 900

nc

nc

36 %

45,9

57

Plaisance privée

1 603

587

130 000

36 %

-

98,6

* Distinct du nombre de journées-passagers.

Les paquebots fluviaux et les péniches-hôtels, activité dont la France est le leader mondial, contribuent fortement au dynamisme et à l’attractivité de la filière auprès des clientèles étrangères (88 % des croisiéristes), avec des gisements de croissance importants sur la Seine et le Rhône (35 paquebots en exploitation contre 136 sur le Rhin). Ils permettent de valoriser des territoires ruraux et l’art de vivre à la française (gastronomie, œnologie, etc.). Les bateaux-promenade, présents sur l’ensemble du territoire attirent d’autres cibles de clientèles nationales et internationales, plus familiales. La location et la plaisance privée sont des marchés plus confidentiels mais qui contribuent au développement de l’itinérance douce, en pleine expansion.

D'importantes perspectives de développement : la France dispose de nombreux atouts en la matière

La France est particulièrement bien positionnée pour devenir une grande destination du tourisme fluvial. Elle dispose en effet :

  • du premier réseau navigable d’Europe, soit 8 500 km sur un total de 18 000 km de voies d’eau, avec plus de 700  ports et haltes fluviales et de nombreux ouvrages d’art qui relient les cinq principaux fleuves, à proximité de grands sites naturels ou patrimoniaux. Les opérations de reclassement, de rénovation et d’aménagement en cours devraient encore accroître l’attractivité de ce réseau ;
  • d’une gestion maitrisée de ce réseau, par les collectivités locales, notamment dans l’ouest de la France ou l’opérateur Voies Navigables de France (VNF) qui gère 6 700 km de voies sur le territoire ;
  • d’une flotte diversifiée et de qualité : de nouveaux types de bateaux (paquebots de 150 passagers, « péniches hôtels » de luxe, bateaux promenade électriques), mieux équipés, plus spacieux et plus respectueux de l’environnement sont régulièrement mis en service ;
  • d’une forte capacité d’innovation : sur le plan technologique (bateaux plus économes, propres et durables, sûrs et intelligents), en termes de services, dans les ports et haltes fluviales, grâce notamment au numérique (réservations  d’anneaux et de prestations lors des escales, systèmes de régulation du trafic…) et d’ingénierie touristique, par l’association d’activités comme le vélo, la randonnée ou les visites culturelles ;
  • d’un patrimoine naturel et bâti remarquable autour des voies d’eau (retenues d’eau, installations portuaires, tunnels, ponts-canal, écluses, maisons éclusières…).

Le tourisme fluvial : une filière d'envergure

Les  acteurs publics et privés ont aujourd'hui pris la mesure de l’importance du développement du tourisme fluvial et de sa transition écologique.

Pouvoirs publics, opérateurs du tourisme travaillent en lien avec VNF à l’échelon national et local sur les axes de progrès identifiés dans les diverses études publiées sur la filière : la qualité des infrastructures et des services associés, parfois en deçà des standards internationaux, la structuration de l’offre touristique sur et autour des voies d’eau et une meilleure gestion environnementale des équipements et des activités. Ainsi six contrats de plan interrégionaux ont été construits à l’échelle d’une voie fluviale : le Lot, la Meuse, La Loire, la Garonne, l’axe Rhône-Saône et la Vallée de la Seine, avec pour objectifs de moderniser les équipements fluviaux, d’élargir l’offre fluvestre et de promouvoir l’offre touristique.

Par ailleurs, la valorisation touristique des voies d’eau et de leurs abords est devenue aujourd’hui l’un des axes de développement stratégique de VNF, qui multiplie les partenariats avec les collectivités et les acteurs privés du secteur pour faire émerger de nouveaux projets à vocation touristique : création d’appontements dédiés pour les bateaux de croisières, aménagement de ports fluviaux, développement des services aux usagers (approvisionnement en eau et électricité, pompes pour les eaux usées..).

Enfin la transition durable de l’exploitation du réseau et son acceptabilité sur les territoires est un des enjeux majeurs de la filière. Elle passe notamment par l’électrification des flottes et l’installation de bornes de recharge électrique le long des voies d’eau, la mise en place de point de collecte des déchets et des eaux usées, la mise à disposition de vélos électriques dans les haltes et les ports et la sensibilisation des usagers à la préservation de la biodiversité.

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