Retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, enjeux pour l’industrie européenne
Le Conseil national de l’industrie (CNI) présente ses points de vigilance et ses leviers d’action prioritaires pour anticiper dès à présent les effets économiques pour les entreprises françaises, à court, moyen et long terme, liés au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Rapport du Conseil national de l'industrie
Le Conseil national de l’industrie (CNI) présente ses points de vigilance et ses leviers d’action prioritaires pour anticiper dès à présent les effets économiques pour les entreprises françaises, à court, moyen et long terme, liés au retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Le Royaume-Uni et la France sont des partenaires privilégiés pour leur économie. En 2015, le Royaume-Uni était le 5ème client et le 8ème fournisseur de la France. L’excédent commercial de la France avec le Royaume-Uni sur les biens s’élevait à 12,2 Mds€.
Par référendum du 23 juin 2016, les citoyens britanniques ont décidé de quitter l’Union européenne. Le gouvernement britannique a activé, le 29 mars, la procédure de retrait prévue par l’article 50 du TUE. Le Royaume-Uni et les États membres de l’UE disposent, dorénavant, d’un délai de deux ans pour parvenir à un accord de retrait.
Il est nécessaire d’anticiper dès à présent les effets économiques pour les entreprises françaises, à court, moyen et long terme, afin notamment d’éviter la création de distorsions de concurrence et d’une situation de perte de compétitivité. Une attention devra également être portée à la dimension sociale de ces impacts, notamment les destructions d’emplois induites et la situation des salariés détachés au Royaume-Uni.
Le CNI appelle l’attention sur notamment trois points de vigilance :
- Faire prévaloir les intérêts économiques et commerciaux de l’industrie ;
- Assurer le respect à tout moment d’une situation de libre-échange, dans un contexte de concurrence équitable en prévenant tout risque de mise en place aux portes de l’UE d’une plate-forme d’importation de produits originaires de pays extérieurs à l’UE, ainsi que tout risque de distorsion de concurrence en matière réglementaire ;
- S’assurer que la sortie du Royaume-Uni ne fragilise pas l’UE, en remettant en question les accords européens bilatéraux avec les pays tiers.
Il faudra, en effet, maintenir une relation forte avec le Royaume-Uni qui représente un grand marché économique abritant clients et fournisseurs des entreprises françaises qui y ont, pour certains, implanté des filiales.
Le corollaire est, de plus, que l’Union européenne doit renforcer son attractivité et la cohérence de son fonctionnement. Le CNI invite donc à définir de nouvelles ambitions pour relancer un projet européen à 27 profitable aux citoyens, travailleurs et entreprises européens.
Enfin, le CNI préconise le maintien d’une coordination étroite entre l’industrie et le gouvernement français sur le sujet et la nomination en France d’un groupe de personnalités qualifiées connaissant le monde des entreprises et leurs consommateurs sous la coordination d’un membre du groupe issu des entreprises, chargé de relayer les préoccupations de l’industrie auprès du gouvernement français, d’homologues européens et des institutions européennes.
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