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La filière mer

La filière des Industriels de la mer regroupe actuellement trois composantes : l’industrie navale, les énergies marines renouvelables (EMR) et l’offshore. Elle représente environ 120 000 emplois directs en France et réalise 35,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 50 % à l’export.

Publié le : 25 sep 2024

La France possède le deuxième domaine maritime le plus étendu au monde - 11 millions de km2 grâce à ses territoires d’outre-mer - juste derrière celui des États-Unis, et se positionne ainsi comme une puissance maritime.

C’est la mer et ses spécificités propres qui rassemblent les composantes des Industriels de la mer, puisque cette filière est la seule à concevoir et à construire des objets de travail et de vie, des lieux d’habitation ou de loisirs, que sont les navires et les plateformes. Leur savoir-faire comprend un large panel de technologies, souvent de pointe, et repose sur des problématiques communes (solutions de décarbonation, corrosion, mouvement de plateformes, agression des paquets de mer, systèmes embarqués, propulsion…).

La filière réalise aujourd’hui 50 % de son chiffre d’affaires à l’export, avec notamment 95 % pour la construction navale civile. Ces données démontrent la capacité des Industriels de la mer, grands donneurs d’ordre comme ETI et PME, à prospérer dans un marché ultra-compétitif.

En parallèle, le rôle économique des activités industrielles de la filière dans les villes du littoral français n’est plus à démontrer. Les bassins d’emploi associés contribuent largement à l’attractivité de ces territoires.

Chiffres clés

120 000

emplois directs

35,5

milliards d'euros de chiffre d'affaires

50 %

part du chiffre d'affaires de la filière réalisé à l'export

Types d’activité

  • L’industrie navale - représentée par le Groupement des Industries de Construction et Activités Navales (GICAN)
  • L’offshore et les énergies marines renouvelables – représentés par EVOLEN et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER)

Grands enjeux de la filière

Réindustrialisation et autonomie stratégique

L’objectif est d’assurer la souveraineté économique et industrielle de la France à travers le renforcement de la compétitivité des industriels de la mer.

La pandémie de Covid-19 a révélé la vulnérabilité de chaînes de valeur éclatées à travers le monde et la récente montée des tensions géopolitiques a remis sur le devant de la scène les problématiques d’autonomie stratégique.

La mer est vectrice de puissance économique, militaire et scientifique. La France doit repenser le maritime dans sa globalité en évaluant et soutenant chaque échelon de la chaîne de valeur en termes de compétitivité et d’innovation ainsi qu’en développant des synergies. Elle doit également évaluer ses besoins civils et militaires pour donner une visibilité aux acteurs et assurer sa souveraineté et son autonomie industrielle.

Transition écologique

L’ambition de cet axe, qui s’inscrit dans une logique industrielle, est triple : décarbonation, prévention de la pollution et réindustrialisation verte.

Le secteur des Industries de la Mer est en effet confronté à une injonction de transition écologique accélérée représentant simultanément des défis et des opportunités.

Suite à l’Accord de Paris sur le climat, des mesures réglementaires et financières ont été mises en place au niveau international – notamment par l’OMI et l’UE – visant à atteindre la neutralité carbone en 2050. Le paquet législatif européen « Fit for 55 » adopté en 2023 vient ainsi renforcer le « Green Deal ».

En conséquence, à partir de janvier 2024, le système d'échange de quotas d'émissions de l'UE inclura les émissions de CO2 maritimes de tous les grands navires entrant dans les ports de l'UE, indépendamment de leur pavillon ; le règlement de l'UE FuelEU Maritime devrait entrer en vigueur à partir de janvier 2025. Dans la mesure où la construction d’un navire s’étale généralement sur un an ou deux ans, et que celui-ci opérera pendant 30 ans environ, il convient de viser dès aujourd’hui le « zéro émission net » en opération.

Par ailleurs, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) fixe pour l’éolien en mer l’objectif de 20GW attribués en 2030, afin d’atteindre une capacité de 18GW en service en 2035 et 45 GW en 2050, ainsi que des objectifs chiffrés dans l’hydrolien  dès 2026 apportant de la visibilité à nos industriels.

Innovation

L’enjeu est de créer un environnement favorable à la Recherche et à l’Innovation (R&I), au travers des travaux du Conseil d’Orientation de la Recherche et de l’Innovation des Industriels de la Mer (CORIMER) et du Comité R&D.

Il s’agit de développer, concevoir et intégrer des briques technologiques innovantes, d’aboutir à de grands démonstrateurs opérationnels et d’acquérir puis d’exploiter des données opérationnelles. Ces innovations couvrent le large spectre des technologies émergentes navales et de l’énergie, de l’incrémental à la rupture.

Dans le cadre des travaux du comité R&D, les pilotes industriels et les Pôles de Compétitivité Mer et EMC2, en collaboration avec les acteurs académiques et les industriels, ont élaboré quatre feuilles de route technologiques depuis 2018, régulièrement mises à jour :

- « Greenship » (Décarbonation et navires écologiques),

- « Smartship » (Bateaux intelligents et systèmes autonomes),

- « Smartyard » (Nouveaux matériaux et chantier / usine intelligents),

- « Future Offshore Industries » (Industries en mer du futur).

Le principe d’une 5ème feuille intitulée Sécurité, Sûreté et Environnement en Mer (SSEM) est entériné par le contrat de filière. Sa rédaction et sa déclinaison opérationnelle font l’objet d’échanges entre les différents acteurs impliqués, afin de les affiner au plus juste des enjeux d’innovation pour l’avenir.

Le rôle de la filière des industriels de la mer en matière de recherche et innovation (R&I) est de combiner une expertise scientifique pointue, des partenariats industriels et académiques plurisectoriels et une coopération constructive avec les services de l’État, notamment dans le cadre du plan France 2030 pour raccourcir le cycle d’innovation des produits, pour faire plus rapide, fiable, moins coûteux et plus écologique.

Attractivité des métiers et gestion des compétences

L’objectif est d’assurer les capacités des acteurs de la filière des industriels de la mer à être dotés d’une main d’œuvre nationale compétente et ancrée dans les territoires.

La filière prévoit 72 000 recrutements à horizon 2030 et certains métiers comme ceux d’ouvrier et technicien sont très en tension. Ces tensions majeures freinent la reprise et le développement du secteur. Elles sont liées à l’évolution du marché national de l’emploi, à un déficit persistant d’attractivité des métiers industriels dans leur ensemble et à une baisse de l’attractivité du secteur du maritime.

Le pourcentage des femmes dans la filière représente 25% tout niveau de diplôme confondu. Ce pourcentage est particulièrement faible sur les métiers d’ouvriers de l’industrie navale et est estimé à 6%. Ce constat peut être partiellement expliqué par la survivance de préjugés ou de méconnaissance sur ces métiers.

Les nouveaux enjeux sociétaux, économiques, technologiques et réglementaires constituent également des défis pour les entreprises de la filière. Ils font progressivement émerger de nouveaux métiers et évoluer la majorité des métiers existants. Il convient de porter une attention particulière aux évolutions de compétences dans les activités liées aux transitions éco-énergétique et numérique.

En complément d’un déficit d’attractivité, les acteurs de la filière doivent également répondre à des enjeux de fidélisation de leurs salariés. La filière implique des grands groupes mais surtout des TPE et PME qui n’ont pas toujours les moyens financiers de mettre en place des actions visant à renforcer leur attractivité et la fidélisation de leurs salariés.

Initiatives phares

Dates clés

  • 29 octobre 2018 : Signature du Contrat de filière des Industriels de la Mer
  • 8 décembre 2018 : Création de l’association « Campus des Industries Navales »
  • 1er mars 2019 : Lancement du 1er appel à manifestation d’intérêt (AMI) du CORIMER
  • 5 octobre 2020 : Lancement du 2e AMI du CORIMER
  • 8 décembre 2021 : Signature de l’avenant au contrat de filière et lancement du 3e AMI du CORIMER 
  • 14 avril 2022 : Lancement du site internet du CORIMER
  • 16 novembre 2022 : Lancement du 4è AMI du CORIMER
  • 28 novembre 2022 : Lancement de la 1ère édition de l’Accélérateur des Industriels de la mer
  • 4 avril 2023 : Publication de la feuille de route Décarbonation de la filière maritime
  • 28 mars 2024 : Signature du nouveau CSF 2024-2027 des Industriels de la Mer
  • 22 avril 2024 : Annonce des 11 lauréats de l’appel à projets « Grands fonds marins »
  • 17 mai 2024 : Journée de l’Innovation Maritime « Lauréats CORIMER 2023 »

Le comité de filière

Président : Philippe Berterottière

Contacts

Délégué permament du CSF / Francis Parmentier : f.parmentier[@]evolen.org

DGE / Emma Thibaud : emma.thibaud[@]finances.gouv.fr

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