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France 2030 : stratégie nationale pour les technologies quantiques

Les technologies quantiques seront au centre des nombreuses avancées technologiques futures. La France possède les principaux atouts pour s'affirmer dans ce domaine. Une stratégie nationale dans ce domaine doit lui permettre de figurer au premier plan des pays qui maîtrisent ces technologies.

Publié le : 06 juil 2023

Les technologies quantiques représentent des enjeux de compétitivité et de souveraineté importants, pour lesquels la France doit absolument se doter de capacités technologiques souveraines en transformant nos écosystèmes à ces nouvelles réalités. La puissance des ordinateurs quantiques permettrait par exemple d’avoir de nouveaux outils de simulation et d’optimisation en matière de santé, environnement ou énergie, de prédire finement les propagations épidémiques, d’optimiser le trafic de manière systémique en temps réel, de dépasser la précision de nos horloges atomiques, apporter de nouvelles fonctionnalités de navigation sans satellite, ou encore de casser de manière unilatérale les clefs de chiffrement aujourd’hui inviolables, notamment celles qui sont basées sur le protocole de chiffrement RSA, utilisé par exemple pour nos payements sécurisés par carte bleue. C’est pourquoi il est crucial de se préparer et de bâtir en France les infrastructures, les technologies et les compétences pour garantir notre souveraineté et notre sécurité.  

Les technologies et ordinateurs quantiques confèreront à moyen terme un avantage stratégique certain aux acteurs économiques qui s’en seront saisis. Au regard des enjeux de croissance économique et de souveraineté, et à l’instar des principales grandes puissances mondiales, les États-Unis, la Chine, le Royaume-Uni ou l’Allemagne, la France s'est dotée d'une stratégie nationale ambitieuse sur les technologies quantiques avec plus d'un milliard d’euros financements.

La France a les moyens de saisir l’opportunité des technologies quantiques et de devenir un leader mondial en la matière

Aujourd’hui, la France possède les principaux atouts pour s’imposer comme un compétiteur scientifique et industriel majeur dans les technologies quantiques, notamment grâce au positionnement historique de sa recherche sur différentes briques technologiques clefs, de ses industriels précurseurs et de son écosystème dynamique de startups.

En se fondant sur ces atouts, la stratégie quantique doit permettre à la France d’entrer dans le premier cercle des pays qui maîtrisent les technologies quantiques. Cette stratégie vise à enrichir et affirmer notre capabilité sur le plan scientifique et technologique, mais aussi dans les chaînes de valeur industrielles, le développement du capital humain ou encore l’anticipation des besoins de compétences pour ces marchés, en doublant progressivement le vivier de spécialistes à l’horizon 2025, afin de garantir et pérenniser notre indépendance dans ce domaine technologique qui façonnera le futur.

La stratégie nationale quantique : des premiers résultats concrets

Une plateforme de calcul quantique hybride

Dotée d’un budget de 72,3 millions d'euros de France 2030, l’initiative HQI vise le développement d’une plateforme de calcul hybride, interconnectant systèmes de calcul classiques et dispositifs quantiques, vus alors comme des accélérateurs. Elle sera mise à disposition d’une communauté internationale regroupant des laboratoires, des startups et des industriels. L’objectif ? Faciliter leur accès aux capacités de calcul quantique, afin d’être en mesure d’identifier, de développer et de tester de nouveaux cas d’usages.

Le programme de recherche (PEPR) quantique

Soutenant des activités de recherche au meilleur niveau mondial, le programme de recherche (PEPR) pour les technologies quantiques, piloté par le CNRS, l'INRIA et le CEA, est destiné à renforcer l’effort national en la matière et à nourrir les actions plus aval de la stratégie nationale quantique, telles que la plateforme nationale de calcul quantique hybride HQI, ainsi que l’émergence d’activités industrielles.

Des entreprises soutenues à différents stades de leur innovation

Berceau de plusieurs percées majeures à l’origine de l’avance actuelle des grandes entreprises technologiques mondiales, la France ambitionne d’être parmi les premières nations à développer un ordinateur quantique universel à grande échelle lui assurant une souveraineté technologique et contribuant à l’autonomie stratégique de l’Europe

Avec 80 millions d'euros de France 2030 déjà engagés, les filières industrielles critiques du secteur sont fortement soutenus. Plusieurs projets concrets et notables ont émergé en France (liste non exhaustive) :

  • PASQAL, qui a levé 100 millions d’euros, développe un ordinateur quantique à atomes neutres ;
  • Siquance, le nouveau-né issu du CEA et du CNRS, développe et commercialise un ordinateur quantique basée sur les technologies du semi-conducteur et avec les capacités des producteurs de puce européens ;
  • Alice & Bob, lauréate des concours d’innovation i-PhD et i-Lab de France 2030 travaille à la construction d'un ordinateur quantique universel à correction d’erreur ;
  • Aqemia, créée à l’automne 2021, en partenariat avec l’École normale supérieure (ENS) et le CNRS, et spécialisée dans la recherche de médicaments en utilisant l’intelligence artificielle générative pour inventer des clés et des algorithmes uniques inspirés de la mécanique quantique.

Répondre aux besoins en compétences et métiers des secteurs critiques

Lauréat de l’appel à manifestation d’intérêt « compétences et métiers d’avenir » de France 2030, le projet QuanTEdu-France, porté par l'Université Grenoble Alpes et soutenu par un consortium de 21 établissements académiques, réunit des acteurs de la formation initiale et continue, avec la participation d'acteurs majeurs de l'industrie et de l'innovation dans les technologies quantiques, ainsi que le soutien de la Région Occitanie.

Accord NIST - CNRS - Université de Limoges

En 2022, le NIST (National Institute of Standard and Technology, département américain du Commerce), le CNRS et l’Université de Limoges ont signé un accord de licence. Grâce à lui, les opérateurs et les utilisateurs finaux des normes cryptographiques, dérivées des algorithmes PQC sélectionnés par le NIST, n'auront pas besoin d’obtenir une licence distincte sur la famille de brevets concernés du CNRS.

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