Comment expliquer l’augmentation des faillites d’entreprises ?

La composition des défaillances a évolué : si la répartition sectorielle est restée relativement stable, la taille moyenne des entreprises défaillantes a augmenté en termes de nombre de salariés. Cette forte hausse des défaillances s’inscrit cependant dans le contexte de la sortie de crise pandémique, et peut s’expliquer par une logique de rattrapage : certaines entreprises peu performantes qui auraient fait défaillance ont pu bénéficier des aides d’urgence lors la pandémie, repoussant l’échéance de leur faillite après le retrait de ces mesures. 

La présente étude révèle, en cohérence avec ce phénomène, que le poids des entreprises peu productives parmi les défaillances a augmenté. Les indicateurs macroéconomiques ne signalent par ailleurs pas d’enrayement du processus de réallocation des facteurs de production, comme en témoigne le dynamisme des créations d’emplois et des créations d’entreprises en 2023 et 2024 à un rythme plus rapide que les radiations d’entreprises. 

Si la hausse des défaillances témoigne de la fragilisation d’une partie du tissu productif français, cette tendance s’inscrit dans le cadre d’un retour à la normale du mécanisme de destruction créatrice après un régime exceptionnel. Par ailleurs, la dégradation de la conjoncture en lien avec la hausse des prix de l’énergie et des taux d’intérêt a également pu contribuer à l’augmentation des défaillances depuis 2022, quoique dans une moindre mesure. Cette augmentation du nombre de défaillances s’est traduite par une hausse d’activité des services de l’État qui accompagnent les entreprises en difficulté.