La réunion COSPACE a réuni les acteurs de la filière spatiale française
Thomas Courbe, directeur général des Entreprises, Claire Giry, directrice générale de la recherche et de l’innovation, et Joël Barre, Délégué général pour l’armement, présidaient mercredi 2 février un comité opérationnel exceptionnel du COSPACE réunissant la filière spatiale française.
Le COSPACE, comité de concertation entre l’Etat et l’industrie dans le domaine spatial, constitue depuis 2013 un lieu privilégié d’échanges. Il regroupe tous les acteurs de la filière spatiale française (les ministères concernés, le CNES, la communauté scientifique, le GIFAS et les industriels, des maîtres d’œuvre aux startups et P.M.E.) avec l’objectif de développer pleinement l’ensemble des capacités d’un secteur d’excellence de l’industrie française. Le COSPACE réunit depuis 2019 des startups représentant la dynamique New Space, le gouvernement ayant pour priorité de renforcer la représentation de ce secteur émergent dans le cadre du dialogue Etat-Industries.
Dans un contexte de compétition internationale accrue et de profonde transformation, la filière aborde en 2022 une année charnière, avec la présidence française du Conseil de l’Union européenne, une réunion informelle des ministres en charge de l’espace qui se tiendra à Toulouse le 16 février prochain et la conférence ministérielle de l’agence spatiale européenne qui se tiendra à Paris en novembre 2022. Après le succès du volet spatial du plan de soutien à l’économie France relance, France 2030, annoncé le 12 octobre 2021 par le Président de la République, réaffirme l’ambition spatiale française en y consacrant 1,5 milliards d’euros.
Les ministères ont d’abord présenté les actualités institutionnelles. En premier lieu, le nouveau contrat d’objectifs et de performance du CNES qui devrait être signé par les ministres dans les prochaines semaines et qui confie au CNES un rôle structurant dans la politique industrielle au bénéfice de l’ensemble des acteurs de la filière. Puis la révision de la loi sur les opérations spatiales, tant les modifications prévues pour la protection des intérêts de la défense nationale, que les aspects plus globaux pour s’adapter aux évolutions des activités et systèmes spatiaux. Enfin les projets européens que la Présidence française du Conseil de l’Union européenne aura la responsabilité de faire avancer comme, entre autres, la constellation européenne de connectivité ou la feuille de route Copernicus à l‘horizon 2035.
Les travaux réalisés par le COSPACE ces derniers mois ont été présentés par le GIFAS : les priorités pour les futurs instruments et missions en lien avec l’atmosphère, l’optimisation de la chaîne de sous-traitance nationale et la cartographie de l’écosystème des équipementiers français avec l’identification des sociétés critiques. Ce sont autant de travaux dont les résultats viendront nourrir la mise en œuvre de France 2030, la préparation de de la conférence ministérielle de l’ESA et plus largement la stratégie spatiale française.
Les ministères ont ensuite précisé les modalités de concertation et de construction de la position de l’Etat vis-à-vis de ces deux principales échéances de 2022. France 2030 est un plan d’investissement inédit tant par le montant qu’il consacre au secteur spatial, 1,5 Md€, que par la méthode adoptée qui vise notamment à soutenir, pour les deux tiers des fonds, des acteurs émergents sur des marchés en forte croissance. La conférence ministérielle de l’ESA décidera quant à elle du financement des programmes de l’agence pour les années à venir : l’ambition française associera pleinement l’écosystème spatial français, de la recherche aux utilisateurs finaux en passant par les startups, PME, ETI, maitres d’œuvre et opérateurs.
Au cours du tour de table qui s’en est suivi, les entreprises de toutes tailles et organismes de recherche ont exprimé la manière dont ils abordent les prochaines échéances et leurs attentes vis-à-vis de la puissance publique et du COSPACE afin de conforter la France en tant que puissance spatiale.